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Le maquis d' Izon

Organisation du Maquis d'Izon

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‘’Le Maquis s'est développé de plus en plus, les effectifs ont augmenté au fur et à mesure que les appelés au S.T.O. augmentaient. Nous avons donc dû créer de plus en plus de camps et dans des endroits de plus en plus divers. Nous sommes ainsi arrivés en Février 1944 (novembre 1943 ndlr). Nous avons alors sur les conseils des responsables du Vercors décidé de créer un camp réunissant tous

les effectifs. Ceci s'est avéré une profonde erreur. C'est alors qu'à IZON nous avons trouvé un emplacement absolument idéal puisqu'il

y avait un étranglement en bas, un autre en haut et qu'on pouvait

en assurer du moins le pensions-nous la surveillance.

(Témoignage de Maxime Fischer 1964)

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Le regroupement à Izon des différentes sections du Maquis Ventoux

se fait début novembre 1943. Le déplacement est difficile, l’intendance

a du mal à suivre. Ces jours sont très durs pour les hommes. Même si cette année 43 n’a pas été fastueux pour la nourriture, cela fut moins dur.

‘’Au bout de quelque temps, j'ai reçu l'ordre de partir de Banastier (propriété de Kléber Espieu ndlr) et j'ai rejoint un endroit au-dessus

de Séderon : la ferme Le Rieu qui se trouve également au-dessus

de Villefranche le Château, chez Monsieur Gay, un de nos relais.

Là, j'ai retrouvé Maxime Fischer et je suis parti avec lui pour chercher

un nouveau cantonnement. Le reste de mon groupe est resté là en attendant. Nous sommes passés, Maxime Fischer et moi, par Vers

(sur Méouge ndlr) (Drôme). Là, un paysan nous a fait manger.

Nous voulions seulement nous renseigner sur la direction à prendre

pour aller à la Forestière, que l'on a découvert peu après.

Dans la première pièce de la Forestière, il y avait une longue table avec des bancs sur le côté, le plateau de la table était très épais. Sur ce plateau se trouvaient des creux en forme d'assiette. On pouvait installer une personne à chaque emplacement de la table, et servir la nourriture

à même le plateau.

Je suis retourné chercher mon groupe. C'était notre première installation

à Izon, dans la Forestière. Lorsque nous avons quitté la Forestière, Verret s'est installé à notre place avec un autre groupe. Nous sommes descendus un peu plus bas à l'école d'Izon, et à ce moment là, est venu nous rejoindre Mistral, comme chef de section et Raymond (Bruno Razzoli), section dite Ecole d'Izon. Il fallait étudier les alentours pour installer

des postes de garde. De là, je suis parti avec Maxime Fischer jusqu'au Col Saint-Jean. Il y avait une petite chapelle abandonnée où nous avons installé le premier poste de garde.

 

Le Maquis d’Izon est organisé en trois sections, d’effectifs à peu près identiques.

La 1ère section est installée dans l’école d’Izon, au ‘’centre du village’’ elle est commandée par Gabriel MISTRAL. C’est cette section dite de commandement qui assure le poste de garde au Col St Jean.

La 2ème, est installée dans une vieille ferme, plus haut, La Forestière. Elle est commandée par Verret, c’est sur le territoire de la Commune d’Izon la Bruisse. C’est cette section qui assure la garde à la ferme Montaud, sur le lieudit Malchampet, à Eygalayes.

La 3èmè section cantonne dans une vieille ferme, la ferme Jullien,

à quelques centaines de mètre de l’école, en bas, à l’écart de

la route, toujours sur le territoire de la commune d’Izon la Bruisse.

En disant ‘’Maquis d’Izon’’, cela correspond à la réalité des cantonnements.

Le tabac est un passetemps pour les Maquisards. A Izon les cigarettes n’ont pas manquées. Jules Marin "Matelot" reçoit

les renseignements utiles par un ami de Nyons. Robert Verret, avec quatre hommes, le 28 Décembre 1943 rafle les stocks de cigarettes des Tabacs de Buis-Les-Baronnies, Mérindol-Les-0liviers, Mollans et Vercoiran. ‘’Le Maquis Ventoux a un intendant honnête.

Charles Ferrenq fait un inventaire scrupuleux, calcule et paye les buralistes 26000 francs.

Comment fut trouvé le village d’Izon la Bruisse.

‘’Au bout de quelque temps, j'ai reçu l'ordre de partir…j'ai rejoint un endroit au-dessus de Séderon : la ferme Le Rieu qui se trouve également au-dessus de Villefranche le Château, chez M. Gay, un de nos relais. Là, j'ai retrouvé Maxime Fischer et je suis parti avec

lui pour chercher un nouveau cantonnement…

Nous sommes passés, Maxime Fischer et moi, par Vers (Drôme). Là, un paysan nous a fait manger…Nous voulions seulement

nous renseigner sur la direction à prendre pour aller à la Forestière, que l'on a découvert peu après…

Je suis retourné chercher mon groupe. C'était notre première installation à Izon, dans la Forestière. Lorsque nous avons quitté

la Forestière, Verret s'est installé à notre place avec un autre groupe. Nous sommes descendus un peu plus bas à l'école d'Izon,

et à ce moment là, est venu nous rejoindre Mistral, comme chef de section et Raymond (Bruno Razzoli), section dite Ecole d'Izon.

Il fallait étudier les alentours pour installer des postes de garde. De là, je suis parti avec Maxime Fischer jusqu'au Col Saint-Jean.

Il y avait une petite chapelle abandonnée où nous avons installé le premier poste de garde…(Felzner Mémoires)

Avant l'attaque d'Izon, le Capitaine Beyne, Ferrenq et Raymond (Razzoli ndlr), enfin tout l'état-major, se réunissait à Séderon,

chez M. et Mme Espieu. Le P.C. se trouvait à la Rochette du Buis…

N'ayant plus de groupe sous mes ordres, le Capitaine m'a fait descendre à Séderon pour lui confectionner une culotte de cheval,

car il n'avait plus rien à se mettre. La nuit, j'allais dormir avec Raymond dans une maison inoccupée.

On y entrait discrètement la nuit venue. ‘’ (Felzner Mémoires)

‘’Grâce aux prises importantes sur les équipements des Chantiers de Jeunesse, tous les hommes étaient bien chaussés et bien vêtus.

A Séderon, il y avait un sous dépôt permettant d'habiller sans délai les nouvelles recrues.’’ (Pierre Bonvallet)

Le Maquis Ventoux a un camion lourd Berliet à gazogène, une camionnette Citroën à essence, une traction-avant Citroën, une Juva Renault, deux motos, Gillet et Terrot. Les deux véhicules utilitaires sont garés à Eygalayes, chez Mme Charrol à La Combe.

Le 22 Février 1944, les Allemands chargent le butin sur la camionnette Citroën, détruisent à l'explosif le camion Berliet et emmènent

la traction-avant de Philippe Beyne.

‘’Les structures de l'organisation au Maquis d’Izon ont aussi fondamentalement changées.  Le Maquis est organisé comme

une formation militaire en temps de paix. L’état-major vivait à Séderon, à l’Hôtel Bonnefoy, les hommes, organisés en sections,

étaient basé à Izon.. Les chefs venaient au camp pour donner directement leurs instructions.’’ (Pierre Bonvallet)

Cependant, des hommes constatent un manque de vigilance et de discipline. Ils perdent confiance. A la mi-janvier, 22 hommes,

par le col Saint-Jean et le col de Perty, gagnent le camp FTP de Vercoiran, commandé par les frères Paul et Jean Veyran.

Ces hommes ‘’désertent’’ le Maquis Ventoux, mais pas la Résistance.

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La 1ère section, commandée par Gabriel MISTRAL.

‘’A l’école, la 1ère Section, tenant lieu de PC de compagnie, le docteur Iosé Polack "Pradel" disposait d'une trousse contenant quelques comprimés et du nécessaire pour désinfecter une plaie et appliquer un pansement. La doctoresse de Séderon, madame Rose Egoroff, recevait gratuitement à son cabinet des hommes malades ou blessés. Si cela était nécessaire, le malade ou le blessé était transporté

à l'hôpital hospice de Buis les Baronnies où le docteur Claude Bernard était tout acquis à la Résistance.’’ (Pierre Bonvallet)

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Au 17 février la 1ère section comprenait (selon Claude Arnoux ‘’Maquis Ventoux’’) : Gabriel MISTRAL, chef de la section,

avec Bruno RAZZOLI et dans l'ordre alphabétique : René ALLIé, Maurice ARNOUX, Pierre AYORA, Jehan BERLIOUX, Léopold BERTHELOT,

Georges BLANC, Adrien BONNET, Louis BOUTET, Jacques BIRON, Robert CLARISSE,  Jean CORONA, Maurice COUTAND, Jean DEVINE,

Charles DIVIER, Lucien FAT, Albert FELZNER, Nathan HOFMAN, Pinchus HOFMAN, Rémy LAUTIER, Joseph LOZANO, Paul MAURICE,

Abel MIR, Christophe MONCADA, Laurent PASCAL, Sylvestre PERRAUD, Iosef POLAK, Benoît RAYMONO, Paterne RICHARD, Raoul ROC,

René ROSSILLE, Fabian SALES, Maurice WACHBAR.

Beaucoup ne seront pas là, le 22 février 1944. Ils seront en mission, permission ou hospitalisés à Buis les Baronnies.

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La 2e section, à La Forestière              

‘’Dans la première pièce de la Forestière, il y avait une longue table avec des bancs sur le côté, le plateau de la table était très épais.

Sur ce plateau se trouvaient des creux en forme d'assiette. On pouvait installer une personne à chaque emplacement de la table,

et servir la nourriture à même le plateau.

Le 22 février 1 944 avec le chef de section Robert Verret il y a 27 hommes :

Présents : Paul Barreau, André Bonnard, Raymond Bouleau, César Cadet, Robert Camus, Robert Clarisse, Emile Garat, Emile Genoyer, Raymond Legal, Marcel Léonard, Marcel Mourier, Gilles Padovani, Sylvestre Perrault, Mathieu Ricci Gérard Saleix, Oscar Sarran, Raymond Sauté.

Stagiaires du Maquis Vasio : André Justin, René Auguet, Louis Gentil, François Giaccobi, Henri Heimendeiger, chef de détachement, Gaston Mercier, Melchior Padilla, Jules Solonas, François Wolff François. Ces stagiaires étaient arrivés le 15 février.

Absents : Antoine Patiri, et Daniel Baldarreschi (en mission) Santucci hospitalisé à Banon, André Hommage, Bernard Richard,

Jean Sidéri, détachés à Valaury de Barret et Hubert Baillette en permission.

‘’Le témoignage de GENOYER Emile sur ceux de la Forestière : «La section de la Forestière, chef de section VERRET, adjoint GENOYER

et PATIRI chef de groupe n’était pas une section composée de jeunes... Dans ses rangs, elle comptait un militaire de carrière (VERRET), aspirant de la Légion étrangère, des anciens de 39-40 : ZENAUX, TAILLANDIER, BASTIAN, LEGALL, PATIRI, PADDO, GENOYER, CESAR

et CADET qui n’avaient accepté ni l’armistice, ni la défaite de 40. Cette section était la mieux armée et la plus disciplinée ; il y régnait une véritable camaraderie et les corvées s’y faisaient dans la joie... De toutes ses forces, la Forestière a essayé d’accrocher l

es Allemands et de toute son âme de libérer leurs camarades prisonniers... comme beaucoup d`autres de la Forestière Genoyer, Patiri et Verret y sont arrives au début du froid, exactement le 20 novembre 1943.’’ (Claude Arnoux Maquis Ventoux Page 140 Edition 1994)

 

La 3e section, section Koenig à La ferme Jullien,

La ferme Jullien, également appelée Section Koenig, au lieu-dit des Granges Basses, sur le territoire d’Izon la Bruisse, est une ferme

de montagne, avec un enclos et en retrait du chemin montant. La section se trouve au centre du dispositif du Maquis d’Izon.

Jean-Paul Maugard, ‘’Marchal’’ est le chef de section.

La situation de l'effectif au 22 Février 1944, était la suivante :

Présents au cantonnement des Granges Basses : André Arnaud, Jean Basse, Angelo Carpanédo, Antoine Carpanédo, Cirou, Gassin Martial, Kohn Ladislas, Malbos Maurice, Maugard Jean-Paul, Michélier Gilbert, André Picard et Franck Samuel. 

Sont détachés à l'avant-poste de la ferme Bernard : Alfred Epstein, Emile France, André Le Cohignac  Pietro Piu.

Un homme est détaché à la ferme Jasses à Valaury de Barret, Saniard Emile .

Les hommes détachés à la Ferme Montaud sont sous le commandement de Le Cohignac, "Lignières". C’est un élève officier de l'Ecole de Saint-Cyr, repliée à Aix-En-Provence et dissoute lors de l'invasion de la zone Sud. Il trouvera la mort dans la guerre d’Algérie.

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Témoignage d’Emile Génoyer sur Le Cohignac :

« De la troisième section, un grand oublié : notre camarade LIGNIERE, de son vrai nom LE COHIGNAC, de La LOUGRÉE, un Breton, de garde au poste d’Eygalayes, qui s’est retiré après avoir épuisé ses munitions. Il fut hospitalisé au Buis pour un commencement de gelures des pieds et des mains. Elève de Saint-Cyr, replié à Aix, il s’est battu dans la tradition de l’école...’’

(C. Arnoux maquis Ventoux 1994 page 140)

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Témoignage d’Emile Génoyer sur le repli de la 2e section :

Dans son repli après l’attaque d’Izon, la section de la Forestière se scinde en deux groupes : le plus important, après avoir traversé la montagne de Chamouse, se retrouve à Chauvac, petit village de la haute Drôme. La population nous accueille avec une très grande sympathie, nous héberge et nous réconforte. L’autre groupe a mis le cap sur Montauban-sur-l’Ouvèze, où la population du hameau de Somecure accueille à bras ouverts ces rescapés. (C Arnoux Maquis Ventoux 1994 page 140)

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‘’Une chose est certaine : l’attaque d’Izon causa un véritable traumatisme

à beaucoup de maquisards qui perdirent confiance, soit en leurs chefs, soit en leur combat et que sur les 180 hommes du Maquis VENTOUX

du temps d’Izon, il ne restait début mars 44 que 35 hommes environ…’’ (Claude Arnoux Maquis Ventoux Edition 1994 page 137)

Destruction d'un transformateur à Sisteron

"Beyne reçut un envoyé d'Alger, un nommé Max. Celui-ci nous demanda de faire des actions contre l'armée allemande afin d'avoir des armes par la suite. La mission qu'il nous confia, fut d'aller faire sauter un transformateur dans une usine de Sisteron qui travaillait pour les Allemands. Nous sommes partis la nuit avec Félix Aubert dans une traction avant. Il neigeait et les bielles de la voiture donnaient des signes de faiblesse. Arrivés près de cette usine, on a arrêté la voiture et Félix Aubert l'a gardée.

Nous étions quatre hommes pour accomplir cette mission. Pour s'introduire dans l'usine, nous avons coupé un grillage. Nous avions un cordon et du plastic pour faire sauter le transformateur. Nous avons invité tous les ouvriers à sortir et nous avons plastiqué le transformateur. En sortant, arrivés à la hauteur des ouvriers, ils nous ont applaudis et ils ont chanté la Marseillaise. On les a quittés après l'explosion. L'alarme sonnait à la Citadelle de Sisteron qui était occupée par l'armée allemande.

De retour, sous la neige avec la voiture bien malade, il fallut rouler tout doucement pour rejoindre Séderon. Nous eûmes de la chance que la voiture nous ait ramenés jusque là. Par la suite, nous avons reçu pas mal d'armes. Le message pour ces parachutages, c'était "Le Capitaine fume sa pipe". Après ça, j'ai fait des liaisons et des coups de mains du côté de Buis-les-Baronnies et de Nyons." (Felzner)

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