Les maquisards: fiches détaillées.
ALLIE René Léon Henri dit "ARNOUX"
Mort pour la France
22 ans
Il a été enregistré sur le registre des décès (n° 17) d'Eygalayes :
‘’Le Vingt-deux février mil-neuf-cent-quarante-quatre à douze heures nous avons constaté le décès de ARNOUX dont le domicile ne nous est pas connu. Le corps a été trouvé sur le territoire de la commune d’Eygalayes au lieudit Malchampet. Dressé le Vingt-deux février mil-neuf-cent-quarante-quatre sur la déclaration de M. Jullien Emmanuel, 29 ans, garde champêtre qui a signé avec nous Girard Fernand maire d’Eygalayes ».
Il a été reconnu sous sa véritable identité par jugement du Tribunal Civil de Nyons du 6 décembre 1945.
Allié était né le 4 mars 1922 à Paris, 19e arrondissement, 9 rue Clovis Hugues.
Son père, Jean Louis, mécanicien, était né en 1891.Il avait 31 ans. Sa mère, Augustine Henriette LIMBACH, était née en 1892. Elle avait 30 ans. Elle était décédée au moment du jugement du Tribunal Civil de Nyons.
Le dernier domicile connu selon les documents retrouvés, aurait été au 17 de l'impasse St Charles à Paris 15e.
Etant donné son âge, il a probablement voulu échapper au S.T.O.
Il était cousin de M. Clorély. Les époux Clorély, sont venus plusieurs fois à Eygalayes. Le village leur ayant plu, ils firent l’acquisition d’un terrain, et fait construire une maison où ils sont restés propriétaire jusqu’à leurs décès.
ANDRE Léon Baptistin dit "André"
Mort pour la France
26 ans 3 mois
Il fut jusqu'au début 2013 un maquisard inconnu.
Il a été nommé sous ce nom par Maugard lors de la reconnaissance des corps, le 22 février 1944. Il est enregistré sous ce nom sur le registre des décès (acte n° 5) d'Eygalayes.
‘’ Le Vingt deux février mil neuf cent quarante quatre à douze heures nous avons constaté le décès de ANDRÉ dont le domicile ne nous est pas connu. Le corps a été trouvé sur le territoire de la commune d’Eygalayes au lieudit Malchampet. Dressé le Vingt deux février mil neuf cent quarante quatre sur la déclaration de M. Jullien Emmanuel, 29 ans, garde champêtre qui a signé avec nous Girard Fernand maire d’Eygalayes’’.
Il a été dit ''André de St Auban'' par Laurent PASCAL, dans son rapport daté de juin 1944.
Sur la base de cette seule information des recherches sont faites auprès des quatre communes de France portant le nom de ''St Auban''. Il y a St-Auban sur l'Ouvèze en Drôme, St Auban d'Oze dans les Hautes Alpes, Château-Arnoux-St Auban dans les Alpes de Haute Provence et St Auban dans les Alpes Maritimes. Cette dernière commune nous signale avoir sur son registre de naissance un ANDRE, Léon Baptistin né le 26 novembre 1917, pour lequel la mairie n'aurait jamais eu d'information sur son éventuel décès. Il aurait pu être âgé de 26 ans et 3 mois le 22 février 1944. Le maire nous envoie la copie de l’acte de naissance. En marge on remarque deux inscriptions ‘’Décédé en Avignonais le…1944’’ et ‘’Décédé à…le 1944’’. Cela semble bien correspondre à ANDRE du Maquis d’Izon.’’
Cependant il nous faut d'autres preuves. Le 4 novembre 2011, à notre demande, le quotidien La Provence publie notre avis de recherche sur le secteur de Château-Arnoux-St-Auban. Sans résultat.
En octobre 2012, nous envoyons au maire de St Auban 06850, une affichette de recherche à apposer sur les panneaux d'affichage municipaux.
Le curé du village, l'abbé Jacky Jobert fait une recherche généalogique sur la famille ANDRE à St Auban. Il en ressort que c'est une vieille famille du village où elle est installée depuis 1769. Le dernier membre de la famille, le père d'ANDRE Léon est décédé dans un asile psychiatrique en 1963 à Pierrefeu du Var. L'abbé Jobert conclu, qu’ANDRE Léon Baptistin est probablement celui que nous recherchons. Le Maire et le Président de l'Association cantonale des Anciens Combattants sont d'accord avec cette conclusion.
Cette année 2013, à la cérémonie officielle du 9 mai au Mémorial d'Eygalayes, une forte délégation de la Municipalité et des Anciens Combattants du canton de St Auban, déposait une gerbe sur la tombe d'ANDRE Léon. C'était très probablement la première fois depuis 69 ans qu'un hommage lui était rendu.
Mais là commence une nouvelle énigme. Il y a une tombe avec une croix marquée ''ANDRE dit André FFI Mort pour la France le 22 février 1944.''
Pourtant, son nom n’est pas gravé sur la plaque du Mémorial. Sa photo prise pour l’identité judiciaire semble avoir été antibuée à Carpanédo Antoine. Jusqu'en 2010 l'Appel des Morts se faisait en lisant la plaque du Mémorial. Pendant les 69 années passées son nom n'a certainement jamais été appelé.
C'était non seulement un ''Maquisard Inconnu'', mais aussi un Maquisard oublié !
Le seul élément certain, est qu'ANDRE ''dit André de ST Auban'' repose au Mémorial.
Copie de l’acte de naissance n° 5 de la commune de St Auban 06850.
Copie de l’article dans La Provence
Cérémonie du 9 mai 2013
ARNAUD André Emile dit "Arnal"
Mort pour la France
21 ans 8 mois
Enregistré sur le Registre des décès (n° 3) d’Izon la Bruisse :
« Le Vingt-deux février mil neuf cent quarante-quatre à douze heures nous avons constaté le décès de ARNAL du sexe masculin dont le domicile ne nous est pas connu. Le corps a été trouvé sur le territoire de notre commune, lieudit Grange Basse. Dressé le Vingt-trois février mil neuf cent quarante-quatre sur la déclaration de François Vincent trente-sept ans cultivateur, domicilié en cette commune qui lecture faite a signé avec nous Lucien Samuel maire d’Izon la Bruisse»
Le Tribunal Civil de Nyons par jugement du 2 juillet 1948 a décidé que l’acte de décès s’appliquait à André Emile ARNAUD. Il était né le 2 juin 1922 à Cavaillon. Célibataire, il était le fils de Léon Armand ARNAUD ‘’employé au Chemin de Fer’’ né à Meneslies (Somme) âgé de 24 ans et de Suzanne Françoise Christine CLAIRE, née à Marseille, âgée de 21 ans, employée de bureau, domiciliés chemin de la Petite Vitesse à Cavaillon.
Il a été tué aux Granges Basses, il était de la 3ème section. Son corps a été retrouvé sur l'arrière de la ferme avec trois autres camarades. Ils étaient alignés comme s'ils avaient été fusillés ensemble.
Il a été exhumé le 28 juillet 1951 et inhumé au cimetière de Beaumettes, Vaucluse.
Il était caporal des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI) et titulaire de la Croix de Guerre.
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Encadré
André Arnaud, cheminot avignonnais de 21 ans, s'engage au maquis Ventoux. Celui-ci, qui se déplace à travers les départements du Vaucluse et de la Drôme, s'est fixé en février 1944 près du petit hameau d'Izon-la-Bruisse, dans les Baronnies. C'est là que les troupes allemandes lui donnent l'assaut, le 22 février 1944 et qu'André Arnaud est abattu. Il est inhumé dans un petit terrain proche du village d'Eygalayes. Mais il n'est alors connu que sous son nom de Résistance, Arnal. Un jugement lui rend officiellement son identité le 2 juillet 1948.
Il repose aujourd'hui dans la nécropole nationale d'Eygalayes avec trente-quatre autres maquisards. Son nom est inscrit sur le monument du dépôt d'Avignon.
(Cheminots en Provence. Les années de guerre 1939-1945, par Robert Mencherini, page 64)
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Encadré
Un autre cheminot a été tué à Barret-le-Bas (aujourd’hui Barret-sur-Méouge), Léon ARNOUX.
"Dans les Hautes Alpes, Léon Arnoux, manœuvre au dépôt de Veynes, rejoint le Maquis Morvan. Celui-ci cantonne aux Chicquets, prés d'Orpierre, lorsqu'il est attaqué, le 5 mars 1944, par les troupes allemandes venues de Gap. Léon Arnoux, envoyé en éclaireur dans la vallée est abattu à Barret-le-Bas (aujourd'hui Barret-sur-Méouge) avec son camarade Lucien Félix...Son nom est inscrit en lettres rouges, avec ceux de Lucien Félix et Georges Raffaldi sur la stèle érigée à Barret-sur-Méouge."
ARNOUX Maurice dit "Alibert"
Mort pour la France
Inconnu (presque)
Enregistré sur le Registre des décès (n° 21) d’Eygalayes :
« Le vingt-deux février-mil-neuf-cent-quarante-quatre à douze heures nous avons constaté le décès de ALIBERT dont le domicile ne nous est pas connu. Le corps a été trouvé sur le territoire de la commune d’Eygalayes au lieudit Malchampet. Dressé le vingt-deux février mil-neuf-cent-quarante-quatre sur la déclaration de M. Jullien Emmanuel, 29 ans, garde champêtre qui a signé avec nous Girard Fernand maire d’Eygalayes ».
Repose au Mémorial, sous le nom d’ALIBERT.
Son nom figure sur la stèle à la Mémoire des Saltésiens du Maquis d’Izon, morts le 22 février 1944. Il n’est pas né à Sault, selon la mairie de Sault.
Dans un document ONAC du 29 juillet 1951 il est écrit : ‘’ALIBERT non exhumé’’.
Grade militaire :
Famille non retrouvée.
BLANC Georges dit "Blanchet"
Mort pour la France
24 ans 2 mois
Enregistré sur le Registre des décès (n° 20) d’Eygalayes :
‘’Le vingt-deux février mil-neuf-cent-quarante-quatre à douze heures nous avons constaté le décès de BLANCHET dont le domicile ne nous est pas connu. Le corps a été trouvé sur le territoire de la commune d’Eygalayes au lieudit Malchampet. Dressé le Vingt-deux février mil-neuf-cent-quarante-quatre sur la déclaration de M. Jullien Emmanuel, 29 ans, garde champêtre qui a signé avec nous Girard Fernand maire d’Eygalayes’’.
Il était né le 1er décembre 1919 à Sault, Vaucluse, fils de Lucien Joseph BLANC, 42 ans, cordonnier et de Virginie Antoinette JOURDAN, 35 ans, ‘’sans profession’’, domiciliés à Sault.
Il repose à Sault.
‘’Le 3 février, 17h Blanc part pour une permission qu’il n’a pas demandée. Il est originaire de Sault. Il a gagné le maquis contre la volonté de ses parents. Sa mère n’a de cesse de venir accabler de reproches l’épouse de Félix Aubert, l’un des adjoints de Philippe Beyne, qui impose alors à Georges Blanc de partir chez lui, en permission, à charge pour ses parents de le convaincre de rester chez eux. Peine perdue, Georges Blanc retournera au maquis le 5. Il n’aura pris qu’une très courte permission.’’ (Pierre Bonvallet)
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Encadré
J'avais écrit une lettre que je comptais faire, parvenir à Ginette, ma fiancée. Je la déchire en mille morceaux pour éviter de compromettre celle qui deviendra ma femme. J'invite tous les camarades à faire à disparaître leurs papiers compromettants (ma lettre sera retrouvée quelques jours après par la fiancée de BLANCHET (BLANC ndlr), reconstituée, collée et transmise à sa destinatrice). (Laurent Pascal Rapport de juin 1944)
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Cirou, dit "le Tchèque"
Enregistré sur le Registre des décès (acte n° 2) d’Izon la Bruisse :
‘’Le vingt-deux février mil-neuf-cent-quarante-quatre à seize heures nous avons constaté le décès de CIROU du sexe masculin dont le domicile ne nous est pas connu. Le corps a été trouvé sur le territoire de notre commune, lieudit Grange Basse. Dressé le vingt-trois février Mil-neuf-cent-quarante-quatre à seize heures sur la déclaration de François Vincent trente-sept ans cultivateur, domicilié en cette commune qui lecture faite a signé avec nous Lucien Samuel maire d’zon la Bruisse.’’
On sait peu de chose, presque rien, sur ce CIROU, dit le Tchèque.
Ce ‘’dit le Tchèque’’ nous a incité à nous adresser aux ambassades de France à Prague et Bratislava, avec l’aide rapide et efficace du Ministère des Affaires Etrangè-res. En effet, en slave le son ‘‘ou’’ comme dans CIROU, peut s’écrire avec un ‘’Y’’. Les
recherches n’ont rien donné.
Il pourrait s’agir d’un participant aux Brigades Internationales en Espagne entre 1936-1939. Rentré en France il aurait pu être interné dans un camp, puis dirigé en 1940, vers un des ces Groupements de Travailleurs Etrangers, nombreux dans la région. D’autant qu’à cette époque, faisant suite au Traité de Munich, signé par MM. Daladier et Chamberlain avec Hitler, celui-ci occupait la Tchécoslovaquie. Mais ce ne sont que des suppositions.
Ce pourrait aussi être un Bulgare, un Russe, un Serbe, qui aurait fait croire qu’il était tchèque.
L’Office National des Anciens Combattants doit savoir qui il était réellement. Depuis juin 2010, lors du changement des plaques des tombes, celle de CIROU est marquée ‘’in memoriam’’. Cela signifierait qu’il a été exhumé, après 1995, car à cette date il est annoté sur un document ONAC ‘’inhumé à la NN d’Eygalayes’’. Donc l’ONAC doit connaitre son identité. Nous avons questionné l’ONAC dés le mois de septembre 2010. Nous avons eu une ‘’réponse’’ en novembre…2012, sans éclaircissement concernant CIROU ! Nous avons questionné directement le Ministère des Anciens Combattants en avril et encore en juin 2013, sans réponses concernant CIROU, au moment de terminer cet album.
Le 28 juillet 1951, son cercueil a été ouvert et il a été ‘’identifié et remis en cercueil sépulture’’ (Rapport ONAC du 17.08.1951).
Quel mystère entoure cet homme ?...s’il y a un mystère !
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Encadré
‘’ (à la 3ème section)…Les hommes fuient dans l’ambiance qu’on peut imaginer. Sauf CIROU, un colosse d'origine tchèque qui savait qu'il ne pourrait pas passer par l'ouverture, monte à l'étage et tire sur les Allemands avec son révolver modèle 1892. MOREL le rejoint et lance une grenade, descend, tire un chargeur de Sten dans la porte, fuite des derniers (MOREL, GASSIN, KOLLIN); MOREL part avec une Sten et deux mills, il ne se souvient plus si les autres ont conservé une arme, mais CIROU est resté dans la ferme. Les Allemands sont à ce moment là passés vers l'arrière de la ferme, quasiment mêlés aux hommes qui se dispersent. J'ai encore dans la rétine l'image de PIERRARD qu'un gradé, casquette et longue capote, tire au pistolet, comme au stand. A noter que sur les 16 hommes, 11 (1) sont tués à l'extérieur, pour partie au cours de leur fuite, pour partie – d’après le témoignage de M. SAMUEL , maire d ‘Izon-la-Bruisse - après avoir été débusqués dans des buis parce qu’ils ne s’étaient pas suffisamment éloignés. Restent CIROU, dont on ne sait pas s'il a été tué dans l'explosion, l'ennemi, ayant fait sauté une partie des bâtiments, ou s'il a été fusillé, et 4 survivants : MAUGARD, chef de section, MICHELIER, GASSIN, et MAURICE (Morel ? ndlr).’’ (Témoignage de Georges Michelier dans Maquis Ventoux page 128 Edition 1994) - (1) Ce chiffre n’est pas exact voir page…)
FRANCE Emile Henri dit "Franchet"
Mort pour la France
26 ans
Enregistré sur le Registre des décès (n° 23) d’Eygalayes :
‘’Le Vingt-deux février mil-neuf-cent-quarante-quatre à douze heures nous avons constaté le décès de FRANCHET dont le domicile ne nous est pas connu. Le corps a été trouvé sur le territoire de la commune d’Eygalayes au lieudit Malchampet. Dressé le Vingt deux février mil-neuf-cent-quarante-quatre sur la déclaration de M. Jullien Emmanuel, 29 ans, garde champêtre qui a signé avec nous Girard Fernand maire d’Eygalayes ».
Le Tribunal Civil de Nyons par jugement du 4 juillet 1958 a ordonné de rectifier l’inscription en mettant le véritable nom : FRANCE Emile Henri. La transcription a été faite sur le registre des décès d’Eygalayes le 17 juillet 1958.
Emile Henri FRANCE était né le 27 juillet 1918 à Serre Courte hameau de la commune de Sablières, Ardèche.
Il était fils de Victor Baptiste France, 47 ans, agriculteur, et Emilie Nathalie FOURNIER, 44 ans, ménagère.
Célibataire, il était domicilié à Loriol du Comtat, Vaucluse.
Soldat des Forces françaises de l’Intérieur (F.F.I.)
Il a été exhumé le 28 juillet 1951 pour être inhumé à Sablières.
Le 22 février 1944, il est au poste de garde de la Ferme Montaud, sur le territoire d’Eygalayes. A l’alarme de la sentinelle (on ne sait pas qui était à ce poste) les autres ont le temps de prendre leurs armes et de sortir. Il sera tué, les armes à la main, avec André ARNAUD, Alfred EPSTEIN et Pietro PIU.
La famille n’a pas été retrouvée, même avec l’aide de l’ancien maire de Sablières, M. Didier MALCLES.
MIR Abel dit Mirabel
Mort pour la France
MAQUISARD INCONNU
Enregistré sur le Registre des décès (n° 14) d’Eygalayes
‘’Le vingt-deux février mil-neuf-cent-quarante-quatre à douze heures nous avons constaté le décès de MIRABEL dont le domicile ne nous est pas connu. Le corps a été trouvé sur le territoire de la commune d’Eygalayes au lieudit Malchampet. Dressé le Vingt-deux février mil-neuf-cent-quarante-quatre sur la déclaration de M. Jullien Emmanuel, 29 ans, garde champêtre qui a signé avec nous Girard Fernand maire d’Eygalayes’’.
Date et lieu de naissance inconnus.
Il pourrait être Républicain espagnol. Ce nom et ce prénom seraient assez répandus en Espagne. Mais rien d’autre ne permet de privilégier cette hypothèse.
Comme il ne semble pas avoir joué un rôle plus important que les autres Maquisards, il n’a pas été trouvé de fait important dans lequel il se serait plus impliqué que ses camarades..
Figure sur la stèle du Mémorial sous MIR Abel, et sur la plaque sur la pierre tombale ‘’MIR ABEL, dit Mirabel’’.
Il repose au Mémorial.
MONCADA Christophe Joseph dit "Mondon"
Mort pour la France
21 ans 10 mois
Enregistré sur le Registre des décès (n° 16) d’Eygalayes :
‘’ Le vingt-deux février mil-neuf-cent-quarante-quatre à douze heures nous avons constaté le décès de MONDON dont le domicile ne nous est pas connu. Le corps a été trouvé sur le territoire de la commune d’Eygalayes au lieudit Malchampet. Dressé le Vingt-deux février mil-neuf-cent-quarante-quatre sur la déclaration de M. Jullien Emmanuel, 29 ans, garde champêtre qui a signé avec nous Girard Fernand maire d’Eygalayes ».
Le Tribunal Civil de Nyons le 4 juillet 1947 a décidé que l’acte de décès s’appliquait à MONCADA Christophe Joseph. La transcription a été faite sur le registre des décès d’Eygalayes le 18 juillet1947.
Christophe Joseph MONCADA était né le 24 mai 1922 à Marseille.
Il était fils de Cristobal Frédérico José Gabriel MONCADA, ajusteur, né en Espagne à Almeria le 27 janvier 1889 et d’Anna Maria de l’Ascension SANCHEZ née à Alhama de Almeria, en Espagne, le 8 mai 1902. Ils s’étaient mariés à Marseille le 27 juillet 1924.Elle était fille de Cécilis Sanchez et de Maria Lopez, demeurant à Marseille. Lui, Cristobal MONCADA, était fils de Frédérico MONCADA, menuisier.
Christophe MONCADA a été élève à l’école de la rue Bernard-Du-Bois (Centre Velten) où il était ajusteur-mécanicien.
Il fit son temps au Chantiers de Jeunesse du Muy. Libéré, il se réfugie à Berre chez ses parents, mais pour échapper aux Allemands, il part au Maquis le 23 juillet 1943.
Célibataire. Il avait deux sœurs. Marie Conception, son ainée, née le 26 décembre 1920, décédée en 2003, et Antoinette, sa cadette, née le 20 janvier 1927.
Il a été exhumé le 28 juillet 1951. Aujourd’hui il repose au cimetière du Canet, carré 9, 7e rang, n°3, depuis le 25 mai 1967.
Il a été décoré, à titre posthume, de la Croix de guerre avec palmes, de la Médaille Militaire et de la Médaille de la Résistance.
Christophe MONCADA était un militant actif de la Jeunesses Communiste dans son quartier des Crottes (Nord de Marseille).
(Une mention spéciale pour M. Gilles Estrangin, parent de Michel JOURDAN, qui nous a beaucoup aidé pour retrouver des informations sur MONCADA.)
PIU Pietro dit "Pirou"
Mort pour la France
23 ans 6 mois
Enregistré sur le Registre des décès (n° 22) d’Eygalayes :
‘’ Le vingt-deux février mil-neuf-cent-quarante-quatre à douze heures nous avons constaté le décès de PIROU dont le domicile ne nous est pas connu. Le corps a été trouvé sur le territoire de la commune d’Eygalayes au lieudit Malchampet. Dressé le Vingt-deux février mil-neuf-cent-quarante-quatre sur la déclaration de M. Jullien Emmanuel, 29 ans, garde champêtre qui a signé avec nous Girard Fernand maire d’Eygalayes’’.
Le Tribunal Civil de Nyons le 4 novembre 1955 a décidé que l’acte de décès s’appliquait à PIU Pietro Luigi. La transcription a été faite sur le registre des décès d’Eygalayes le 12 novembre 1955.
Pietro Luigi PIU était né le 29 août 1920 à Pozzomaggiore, province de Sassari, Sardaigne, Italie.
Célibataire, il était fils de PIU Pietro Luigi, né en 1880, berger, décédé. Selon l’acte de naissance sa mère s’appelait Maria Grazia DECIANA. Sa mère s’était probablement remariée en France puisque le jugement de Nyons parle de ‘’dame veuve JAUFFRET née DECIANA’’. Nous n’avons pas retrouvé la famille.
Selon les attendus du jugement du Tribunal Civil de Nyons, il s’était engagé dans le Maquis en 1943.
Grade militaire : Soldat FFI.
Sur le Mémorial c’est PIOU qui est gravé, et PIROU sur la croix. Sur la nouvelle plaque de la pierre tombale de juin 2010, c’est encore PIROU qui est gravé. L’ONAC refuse de communiquer des informations.
Ce jour-là, Pietro PIU participe à la garde de l'avant-poste, à la Ferme Monteau, avec Le Cohignac André Chef de poste, Jean ARNAUD, Alfred EPSTEIN, Emile FRANCE. Il est mort les armes à la main.
SAMUEL Franck dit "DUPRE"
Mort Pour la France
18 ans 11 mois
Le benjamin des martyrs
Allemand israèlite
Enregistré sur le Registre des décès (n° 4) d’Izon la Bruisse :
‘’Le Vingt-deux février mil-neuf-cent-quarante-quatre à douze heures nous avons constaté le décès de DUPRÉ du sexe masculin dont le domicile ne nous est pas connu. Le corps a été trouvé sur le territoire de notre commune, lieudit Grange Basse. Dressé le vingt-trois février mil-neuf-cent-quarante-quatre sur la déclaration de François Vincent trente-sept ans cultivateur, domicilié en cette commune qui lecture faite a signé avec nous Lucien Samuel maire d’Izon la Bruisse.’’
Cet acte a été annulé par le Tribunal Civil de Nyons le 20 novembre 1958. Il y eu là un cas d’identification difficile. Dans son rapport de juin 1944, Laurent PASCAL, ne cite aucun de ces noms. En 44, parmi les photos de l’identité judicaire prises avant inhumation, il y a une photo attribuée à FRANCK Samuel.
Grâce au service de l’état civil de la Mairie de Carpentras, nous avons retrouvé la sépulture de SAMUEL Franck au cimetière israélite de Carpentras. Il serait né le 27 mars 1925. Son père serait SAMUEL Ernest, artiste lyrique sous le nom d’Anselm Ruest, né le 24 août 1878 à CULM, en Silésie redevenue polonaise en 1945, décédé à Carpentras le 18 novembre 1943. M. LEVY, conservateur du cimetière israélite de Carpentras a ‘’actualisé’’ les inscriptions sur la tombe avec les éléments que nous lui avions fournis.
Le 28 juillet 1951, au moment des premières importantes exhumations Mme Samuel Berthe demeurait 8 place Ste Marthe à Carpentras. Sur un autre de l’ONAC, nous avons trouvé une autre adresse : 7 rue de l’Aumônier Robineau à Toulon, mais à quelle période ? (Voir page131).
La liste des morts établie le 9 juillet 1951 par le Service des Restitutions de la Direction du Contentieux de l’état-civil et des Recherches du Ministère des Anciens Combattants, cite FRANCK Samuel, mais le 28 juillet 1951, c’est le corps de «SAMUEL Franck dit DUPRÉ, civil,» qui a été exhumé à la demande (n° 115.194) de la famille pour être inhumé dans le cimetière israélite de Carpentras. Sa mère demeurait à Carpentras.
Il était à la 3eme section, celle de la ferme Jullien, commandée par Jean-Paul Maugard.
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Encadré
Jean-Paul MAUGARD, raconte lui aussi le moment où les Allemands ont attaqué : Je ne restais plus qu'avec 2 camarades qui ne voulaient pas sauter : un nommé PIERRARD (PICARD ndlr)…et un jeune de 16 ou 17 ans, DUPRE (SAMUEL ndlr)), un jeune luxembourgeois qui, lui, était paralysé par la peur. Ce qui se conçoit ; il comprenait l'allemand et il avait peut-être des souvenirs qui lui enlevaient toute illusion sur le sort qui nous attendait. Je l'aidais à passer la lucarne et lui demandais d'attendre…Les autres étaient sauvés depuis longtemps et on nous criait toujours de sortir. Je crois même qu'une rafale a été tirée dans la porte. Je …courais à mon tour en tirant par les bras DUPRE, toujours paralysé…Puis des voix se rapprochèrent soudain derrière la maison…Je n'eus que le temps de plonger dans un massif en entraînant mes deux camarades. Les S.S. passaient à 2 mètres de nous et s'interpellaient, puis s'éloignaient encore. DUPRE me chuchote - Ils disent qu'il y en a encore de cachés dans les massifs -. Bien sûr, j'avais peur, …Puis on entendit la marche d'un groupe important et un roulement de chariot…
Quelques minutes après, nous entendîmes 2 ou 3 terribles explosions…Ceci a dû faire bouger les branches, car immédiatement nous avions devant nous un S.S. horrible, hurlant et grimaçant, nous touchant presque de sa mitraillette. Nous n'avions pas besoin de traduction. Nous étions tous les trois debout, mains en l'air. ..il était seul; ... Il était à 2 mètres de nous, sa mitraillette pointée et calée sur sa hanche, ...Mes camarades aussi semblaient délivrés enfin de la peur. Un coup et DUPRE s'écroula, puis le pistolet visa PIERRARD qui s'écroula à son tour,’’
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La nouvelle plaque sur sa pierre tombale, posée en juin 2010, porte son véritable nom «SAMUEL Franck». Sur la stèle d’origine, son nom est ‘’FRANCK Samuel dit Dupré’’
Grade militaire : Soldat F.F.I.
GAMONET Jean-Roger
Gendarme
Mort pour la France
29 ans
Abattu le 22 février vers 13 heures 30, près de la bascule et de l’église de Séderon.
Le décès a été enregistré sur le registre des décès (acte n° 2) de Séderon : « Le vingt-deux février mil-neuf-cent-quarante-quatre à treize heures trente, est décédé au quartier de l’Eglise : Jean Roger GAMONET, gendarme en nôtre brigade, né le dix-sept septembre Mil-neuf cent-quinze à Creysseilles (Ardèche) fils de Charles Gamonet et de Nancy Berthe Vidavie PUAUX, époux de Elise Emilienne AIMÉ. Dressé le Vingt-trois février mil-neuf-cent-quarante-quatre à dix heures sur la déclaration de Jean-Baptiste CAILLAT Maréchal des Logis Chef de gendarmerie, domicilié en cette commune qui lecture faite a signé avec nous Sully Hilayre Vincent BERNARD maire de Séderon.»
Acte de naissance (n°4) du registre des naissances de Creysseilles :
« Le dix-sept septembre mil neuf-cent-quinze à dix heures du matin est né à la Grangette GAMONET Jean Roger, du sexe masculin, de Charles GAMONET cultivateur âgé de trente et un ans et de PUAUX Nancy Berthe Vidavie, ménagère, âgée de vingt-sept ans, domiciliés à Creysseilles. En présence de Paul TESTARD, instituteur demeurant à Creysseilles et de Louis MONTEIL, cultivateur, demeurant à Creysseilles, qui lecture faite ont signé avec le déclarant et Nous Jules CLAUZEL maire de Creysseilles »
Il était en poste à Séderon depuis septembre 1943. Il était marié, sans enfant.
Le corps de Jean-Roger GAMONET a été transporté directement à Charmes sur Rhône, Ardèche, où son épouse possédait un caveau de famille, et où elle repose également.
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Je suis née en 1978, soit 34 ans après les événements tragiques du maquis d’Izon la Bruisse… Pourtant, ces événements me sont familiers pour m’avoir été racontés par ma grand-mère paternelle depuis ma tendre enfance à travers l’évocation de son frère bien-aimé, gendarme disparu trop jeune à l’âge de 28 ans, en cette sombre journée du 22 février 1944 pour avoir secouru et protégé les résistants du maquis Ventoux. Ensemble, nous avions alors pour habitude de nous rendre une fois le printemps venu sur la place publique du petit village drômois de Séderon – là où son frère trouva la mort après avoir été frappé, torturé et abattu de deux rafales de mitraillettes dans le dos par la Gestapo – et de nous recueillir non sans une certaine émotion devant la plaque érigée par la municipalité afin d’y honorer sa mémoire. Nous ne restions que peu de temps, hélas, dans le village de Séderon mais c’est le cœur ulcéré et déchiré par tant d’atrocités commises que nous le quittions. Aussi, lorsque Mémoire-Résistance des Hautes Baronnies a été chargée d’organiser la cérémonie annuelle d’hommage aux martyrs, ma grand-mère, déjà âgée, n’a pas eu la force d’y assister. Cependant, pour en avoir discuté avec elle, elle était profondément touchée que des personnes qui étaient pour elle des inconnus s’efforcent à faire de la journée du 22 février 1944 une journée commémorative et de savoir que Séderon garderait ainsi à jamais le souvenir, fait de respect et d’admiration, de son frère. Au nom de ma grand-mère, aujourd’hui disparue, il m’incombe de remercier toutes ces personnes et de leur livrer ces quelques lignes en souvenir de ce frère qui, face à ce que fût sa vie, n’aura jamais pu mesurer la valeur de l’héritage rare et exceptionnel, qu’il nous a transmis.
Né à Creysseilles, dans l’Ardèche, le 17 septembre 1915, Jean-Roger GAMONET était le fils légitime de Charles GAMONET et de Nancy Berthe Vidavie PUAUX. Après Jeanne, née en octobre 1914, il était le second d’une famille de six enfants : en 1920 était née Paulette, puis, en 1922, Emilienne surnommée Mimie, suivit en 1925 par Pierre et en 1927, par Madeleine. Du fait de la disparition de Paulette et de Madeleine durant leur tendre enfance, Jean-Roger grandit entouré de Jeanne, de Mimie et de Pierre. Naturellement, chaque enfant possédait alors son caractère. Jeanne incarnait la douceur et la bonté. Mimie était une enfant espiègle, dotée d’un côté « garçon manqué » mais généreuse et Pierre, un garçonnet jovial et farceur. Mais si un qualificatif devait être employé pour caractériser Jean-Roger, c’est incontestablement celui d’être profondément dévoué aux siens. Bien que sept années le séparaient de ma grand-mère, celle-ci a toujours gardé le souvenir d’un frère veillant attentivement et affectueusement sur sa fratrie et auquel leur mère déléguait volontiers ses pouvoirs. Elève appliqué et passionné par la lecture des classiques comme des modernes tels Racine, Corneille ou Anatole France, Jean-Roger se chargeait ainsi d’aider les plus petits dans la préparation de leurs devoirs. De ces moments partagés ensemble, réunis autour de la table de la salle à manger, ma grand-mère a conservé le sentiment d’une grande complicité l’unissant à son frère et même si ce dernier lui apparaissait comme le « chouchou » de ses parents pour ses nombreuses qualités, elle en acceptait sans discuter son autorité tant celui-ci se montrait particulièrement bon à son égard et les qualités dont il était paré justement méritées. Les loisirs de la famille étaient relativement simples car, hormis la lecture, la musique, la radio ou une sortie au cinéma n’étaient tolérées que de manière exceptionnelle. Jean-Roger passait ainsi l’essentiel de son temps libre en famille ou dans le groupe des éclaireurs. Les beaux jours venus, tous quittaient alors la maison du centre ville de Privas pour leur propriété de Laye à Creysseilles et profitaient des joies de l’été pour se livrer à la pêche aux écrevisses et à des ballades à vélo ou à cheval sans se douter que ces moments de bonheur prendraient, brusquement, fin quelques années plus tard. Après un service militaire effectué en Algérie et qui l’avait conduit à beaucoup voyager, notamment en Syrie, Jean-Roger rejoint son Ardèche natale et débute sa carrière comme adjoint à la préfecture de Privas. Rapidement, il y fait la connaissance d’Elise AIME et celle-ci devient son épouse le 29 juillet 1941. Les photos conservées du mariage montrent une famille encore heureuse et unie. Les voici, parents, frères et sœurs, tous serrés autour du jeune couple, fixant fièrement l’objectif et riant aux éclats ; quelle tendresse entre eux ! A partir du 15 novembre 1942, Jean-Roger milite alors dans le cadre des divers réseaux de Résistance du département de l’Ardèche, et en particulier, dans le mouvement « Combat » et ne cesse d’y apporter une aide efficace, secondé dans ses missions par sa jeune épouse, elle-même chargée de la diffusion des tracts et journaux de propagande et de l’établissement de fausses pièces d’identité pour les jeunes réfractaires du S. T. O. A son tour requis pour le S. T. O., Jean-Roger choisit finalement de s’engager dans la Gendarmerie le 11 mai 1943, pour y échapper, au grand désespoir de sa mère qui y voit là un mauvais présage. « Excellent gendarme, tout de suite apprécié de ses chefs et de ses camarades », Jean-Roger est affecté en octobre de la même année à la brigade de Séderon. A leur arrivée, le couple ne renie pas pour autant son engagement militant et se met immédiatement à disposition pour continuer à servir les mouvements de Résistance de la région. Jean-Roger assure ainsi plusieurs fois la liaison entre les maquis de la région et leurs chefs et la formation des jeunes maquisards et résistants au maniement des armes tandis qu’Elise facilite l’action de la Résistance en établissant de fausses cartes d’identité. En tant que gendarme, Jean-Roger savait que son uniforme couvrirait son activité mais n’avait certainement aucune illusion sur le sort qui l’attendait s’il était dénoncé ou arrêté soit par Vichy soit par la Gestapo. Jean-Roger n’étant pas gendarme par vocation, je me suis souvent demandé comment il en était arrivé à se sentir concerné ? Peut-être, était-ce lié à l’histoire familiale ? Descendant de Marie DURAND, emprisonnée durant trente-huit ans à la Tour de Constance d’Aigues Mortes parce que son frère était un pasteur clandestin au 18ème siècle et devenue par la suite une figure emblématique de la persécution contre tous les huguenots, Jean-Roger s’était peut-être reconnu dans le combat mené par la Résistance au nom des droits de la conscience et de la tolérance dont ses ancêtres avaient été injustement privés par le passé. A moins que Jean-Roger n’ait partagé avec son grand-père Hercule GAMONET, autrefois maire de la commune de Creysseilles, les idées républicaines de liberté et de défense de l’intégrité du territoire ? Je n’ai jamais trouvé de réponse et n’en trouverai jamais tant ses motivations lui étaient certainement personnelles et transcendantes à sa volonté. Mais si « le motif seul fait le mérite des actions des hommes et le désintéressement y met la perfection » (Jean de la BRUYERE, Des caractères), je suis en mesure d’affirmer que Jean-Roger GAMONET faisait partie de ces hommes-là. On ne peut qu’éprouver une profonde estime et une secrète admiration pour un homme qui a mis en jeu sa propre vie sans en espérer un quelconque avantage pour défendre son pays et les valeurs d’une société auxquelles il croyait. Au nom d’un idéal de justice, de liberté et de fraternité, Jean-Roger GAMONET a refusé d’obéir et de trahir les siens. J’ai découvert ainsi que, dans chaque homme, pouvait se cacher une vertu rare qui pouvait changer le cours de l’histoire : le courage. « Le courage est une chose qui s’organise, qui vit et qui meurt, qu’il faut entretenir comme les fusils » (André MALRAUX, L’espoir). Le meilleur hommage que ma famille pouvait donc lui rendre était de porter à son tour ces valeurs. Que son exemple guide aujourd’hui nos pas dans le dur combat que nous devons mener chaque jour !
Fabienne Bernard, petite nièce de Jean-Roger GAMONET.